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Bibliothèque Pour Tous - Monteux

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La cuisinière de Mary Beth Keane

MARY BETH KEANE – LA CUISINIERE . Presses de la Cité, 2014

L’auteure : Américaine de New York, née en 1977, famille d’origine irlandaise. Elle a écrit deux romans : -The walking people en 2009, non traduit en français et Fever en 2013, traduit en français sous le titre : La cuisinière en 2014

 

Le roman :

Voilà donc un récit de 401 pages qui va nous permettre de suivre la découverte des porteurs sains d’une maladie, ici la typhoïde à travers la vie et les tribulations de Mary Mallon que les services sanitaires new-yorkais vont accuser d’avoir contaminé 25 personnes et d’être à l’origine de la mort de 3 personnes. L’époque : fin du 19e siècle - début du 20e siècle, de 1883 à 1938, et de façon plus détaillée de février 1907 à avril 1915.

La 1ère partie « Habeas corpus » va nous permettre de comprendre le cheminement d’un inspecteur des services sanitaires, le docteur George A. Soper, qui va traquer Mary et formuler la notion de porteur sain. Mary Mallon, une irlandaise née en 1870, a débarqué à New York à 14 ans après une vie de misère marquée par de multiples deuils. Elle commence à travailler à 15 ans comme blanchisseuse et peu à peu se débrouille pour devenir cuisinière dans les grandes familles bourgeoises. C’est une domestique appréciée, efficace et réservée. Elle partage sa vie avec son compagnon Alfred Briehof, d’origine allemande, depuis 10 ans. En février 1907, un inspecteur des contrôles sanitaires, le docteur Soper, vient la visiter dans la cuisine où elle officie, et sans précaution, lui signale qu’il a été alerté par le nombre élevé de cas de typhoïde dans les familles où elle a travaillé. Mary ne comprend rien à ce que cet homme lui raconte d’autant plus qu’elle n’a jamais été malade de la typhoïde elle-même. Soper lui signale qu’elle risque d’être arrêtée si elle ne met pas fin à sa carrière de cuisinière. Comme elle continue ses fonctions en cuisine, et pour l’amadouer, une femme médecin vient la chercher mais Mary alertée par ses collègues, s’enfuit. Il faudra 4 hommes pour l’immobiliser quand elle est retrouvée. Elle est retenue en premier dans un grand hôpital puis enfermée dans une île, North Brother, où sont isolées aussi des tuberculeuses.

Mary réussit à trouver un avocat qui va présenter son cas. Le procès a lieu 2 ans après son isolement à North Brother. Comme d’autres porteurs sains ont été détectés et laissés en liberté, elle est finalement libérée.

La 2e partie « Liberté » se déroule après le procès et nous suivons Mary déterminer à suivre deux passions : retrouver le métier de cuisinière qu’elle adore et retrouver son compagnon à qui elle porte un amour sans condition.

Elle est relâchée avec l’obligation de se présenter à des examens médicaux tous les 3 mois. Une place de blanchisseuse lui est trouvée. Au bout d’un an, elle se fait embaucher chez un boulanger. Mais Soper la retrouve alors qu’elle avait donné une fausse adresse de son employeur. Devant les menaces de l’inspecteur, elle s’enfuit.

La 3e partie « La bannière qu’il déploie sur moi, c’est l’amour » évoque sa vie dans les retrouvailles de son métier et de son homme et leur dénouement tragique. Alfred qui a subi de graves brûlures et Mary se retrouvent après de nombreuses péripéties, revivent ensemble. Mary recommence à cuisiner pour ses voisines et finit par accepter, par besoin d’argent, un poste de cuisinière dans une maternité.

 

Voilà donc un récit alerte, bien mené, avec de nombreux flashbacks qui nous éclairent sur le passé et les motivations de Mary et d’Alfred. Mary est une femme volontaire, énergique, sans bagage scolaire mais aimant la lecture et la musique. Elle entretient de bons rapports avec ses collègues, ses voisines et personne ne comprend ce dont on l’accuse car sa cuisine est délicieuse. Alfred nous permet de comprendre la vie des ouvriers ; oscillant entre des phases d’activité et des phases d’abattement dépressif, il fera dix métiers, montera même son propre commerce mais tenté par l’alcool, puis les drogues, il finira sa vie aux crochets de Mary.

New York nous est présenté, avec ses rues sales, envahies de toute sorte de déchets, ses immeubles insalubres, sans fenêtre et sans sanitaire, et ses milliers d’immigrants – deux récits d’arrivée : celui de Mary et d’une de ces voisines d’origine italienne. Les conditions sanitaires sont déplorables : typhoïde, tuberculose sévissent.

De grands événements sont commentés par Mary : l’incendie du Asch Building qui provoqua la mort de nombreuses ouvrières du textile et qui fut à l’origine des premières lois de protection des travailleurs ; les naufrages du Général Scolum et du Titanic.

 

E.Moncada

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