Mamie gangster de David Walliams

    Ce livre que nous venons juste d'acheter a certes 294 pages, peut-être même certain vont dire, c'est trop long, mais il se lit avec une facilité déconcertante. Il est destiné aux petits lecteurs à partir de 8/9 ans. Je l'ai fini il y a peu de temps et j'ai découvert l'auteur né en 1971 en Angleterre et qui a déjà eu beaucoup de succès. Il est comédien et auteur d'une série très populaire dans son pays et a écrit déjà 4 livres pour les enfants. Son illustrateur, Tony Roos, londonien de 76 ans a 350 ouvrages à son actif.

    Pas facile pour Ben, 11 ans de vivre avec un père et une mère accros à des émissions de télé réalité, genre concours de danses de salon. Lui, son rêve, est de devenir plombier et eux voudraient qu'il soit danseur. Il ne connaît ni les sorties, ni les rigolades avec ses parents et comme tous les Vendredi ceux-ci vont s'amuser en le laissant chez sa grand-mère où il s'ennuie. Le temps là-bas semble arrêté entre la soupe aux choux et les parties de scrabble. En plus mamie pète et se couche à 8 heures du soir. Les relations entre mamie et les parents de Ben ne sont pas très chaleureuses. Il rechigne à aller chez elle, jusqu'au jour où, en cherchant des biscuits au chocolat, il tombe sur une énorrrmeee.... quantité de bijoux. Et si son ennuyeuse grand-mère était en réalité une voleuse de grand-chemin ? A partir de là, la vie chez mamie devient très intéressante et les relations entre eux prennent de la couleur. Alors qu'il la surprend en train de tenter de cambrioler une bijouterie en pleine nuit, elle lui avoue être une voleuse depuis toujours et se met à lui conter ses exploits passés. Ben est tout étonné de découvrir que sa grand-mère a été jeune et aventureuse.

    Ce roman pour jeune ado est amusant et loufoque avec son humour très anglais qui parle avec tact de la solitude des personnes âgées, des relations grand-parents-petits-enfants, des ambitions refoulées des adultes qui projettent alors leur frustration sur leurs enfants. L'intrigue est bien construite et cet ouvrage est plus profond qu'il ne semble au premier abord et ce jusqu'à la séparation définitive, avec la prise de conscience tardive de l'abandon. Il est facile à lire et distille de la bonne humeur jusqu'au bout. Et la cerise sur le gâteau, ce sont les illustrations avec les commentaires pour apprendre, par exemple, à faire croire à ses parents que l'on s'est lavé les dents, alors qu'on a fait semblant, ou les dessins des bijoux de la Couronne Britannique. La rencontre avec la Reine Elisabeth vaut son pesant d'or ou de diamants. La fin, si elle est irrespectueuse envers sa majesté, est vraiment surprenante et même hilarante ( on s'imagine le tableau, vous verrez vous-même que je ne mens pas).

    Un extrait : «la route était longue jusqu'à Londres surtout sur un scooter électrique dont la vitesse maximale était de 5 km/h avec 2 passagers. Au bout d'un moment, Ben se rendit compte que la route s'élargissait : 2 voies puis 3. - Bon Dieu, on est sur l'autoroute cria-t-il tandis que des camions de dix tonnes les frôlaient...» Et bien sur c'est mamie qui conduit et ça c'est moi qui vous le dit !

    C'est drôle et en même temps émouvant ce qui n'est pas facile à écrire et on comprend avant Ben ce qui se trame. C'est une pépite d'humour et de tendresse, mais ce qui peut gêner quelques lecteurs c'est le fait que l'auteur les interpelle souvent, ou, au contraire pour d'autres cela peut ajouter de l'humour.

    Et un conseil très intelligent et plein d'amour de la mamie à son petit-fils : «Rien de ce que tu feras ne pourra jamais être idiot ou inintéressant. Si tu veux devenir plombier, rien ni personne ne pourra t'en empêcher. Tout ce que l'on a à faire dans la vie c'est de poursuivre son rêve . Tout le reste est perte de temps»

    Un roman désopilant d'après le journal de «Mickey» et une fable sociale tout en fantaisie pour le journal «ELLE»

Claudie J.