Une place à prendre

une Place à prendre – J.K ROWLING –

Editions Bernard Grasset – 679 pages – 24€

La petite ville de Pagford est en deuil de l'un de ses conseillers paroissiaux : Barry Fairbrother mort d'une rupture d'anévrisme. La place est donc vacante et ce n'est pas rien que de succéder à Barry, car celui-ci était respecté et apprécié pour son dévouement et son humanisme. Il avait à cœur de porter secours aux défavorisés de la cité des Champs dont il était lui-même originaire et il avait pris sous sa coupe la jeune Krystal délaissée par sa mère, épave toxicomane. Krystal était devenue la championne de l'équipe d'aviron de l'école qu'elle séchait de plus en plus pour s'occuper de Robie son petit frère âgé de 3 ans.

Vont donc poser leur candidature :

- Miles Mollison, avocat poussé par son père, l'énorme épicier Howard Mollison, indéboulonnable président du conseil paroissial.

- Colin Wall, surnommé "le Pigeon", proviseur adjoint névrosé de l'école polyvalente, et ami inconsolable de Barry.

- Simon Price, contremaitre à l'imprimerie locale, brute colérique et magouilleur qui espère pouvoir profiter de la place pour toucher des pots de vins.

Deux factions s'organisent, les amis de Barry protecteurs de la veuve et de l'orphelin et les autres qui veulent faire reprendre la cité et le centre de désintoxication qui va avec par la ville voisine.

Et les adolescents dans tout ça, qu'en pensent-ils ?

Stuart le fils adoptif de Colin, méprise son père et ne pense qu'à boire, fumer, réussir à coucher avec Krystal et poser des messages anonymes et blessants sur la page Facebook de Sukhvinder Jawanda la fille des riches médecins pakistanais.

Sukhvinder est complexée car elle est dyslexique et commence à avoir une ombre brune sous le nez, sa mère la belle docteur Parminder Jawanda n'arrête pas de la rudoyer et de la comparer à ses ainés si beau et si brillants. Alors Sukhvinder s'entaille secrétement avec une lame de rasoir.

Andrew le boutonneux fils de Simon, maltraité par son père qui l'appelle "tronche de pizza", rêve de séduire Gaïa la fille de l'assistante sociale et craint que la candidature paternelle démolisse encore plus l'ambiance infernale de la famille. C'est lui qui va déclencher les hostilités. Se souvenant d'un cours d'informatique, traitant du piratage des sites non protégés, il va poser sur celui du conseil paroissial un message signé "le fantôme de Barry Fairbrother" message dénonçant le détournement du matériel de l'imprimerie par son père et le recel d'objets volés.

Panique chez le président : on a touché à son précieux organe de propagande. Colère chez Simon : qui est le salaud à l'origine de ses fuites et renonciation à la candidature. Réaction de l'imprimeur : licenciement de Simon et de ses acolytes.

Andrew ne peut pas revenir en arrière et son action va donner des iddées à Sukhvinder qui va faire dire au fantôme que sa mère était amoureuse de Barry et puis Stuart va s'y mettre aussi en laissant penser que Colin est un pédophile refoulé. La machine à dénoncer est bien lancée.

Et puis pendant ce temps, Krystal se débat avec sa mère qui rechute pour la troisième fois et si l'assistante social la dénonce on va lui enlever Robbie. Elle cède à Stuart, mais un junkie fournisseur de sa mère la viole et elle a peur d'être enceinte…

Et tout va devenir un énorme gâchis à cause d'une place à prendre.

Après Harry Potter, J.K Rowling nous dépeint la vie d'une petite ville dortoir de province avec des moments gais et remplis d'espoir et d'autres sinistres mais pas si loin de la réalité de nos banlieues. On y reconnaît forcément des personnages et des situations.

Alain G.